Comment réussir les semis directs en été

Potager Biologique

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Réussir des semis directs ou en pépinière de pleine terre n’est pas toujours évident durant l’été. Les déceptions sont courantes malgré tous les bons soins apportés aux semis. Par soucis d’économie d’eau et par bon sens écologique on pourra toutefois privilégier les semis de demi-saison qui bénéficieront d’une meilleure humidité. Voyons tout de même le pourquoi de ces difficultés et voyons divers conseils pratiques pour plus de réussite.

Quelles sont les difficultés ?

Lors d’un semis en plein été divers facteurs s’accumulent et amènent à l’échec :

Le soleil, les arrosages trop réguliers et trop violents (arrosoir, jets trop puissants) durcissent la surface du sol, créant dans certains cas une croûte de battance qui empêche dans une certaine mesure les graines de lever. Le jardinier peut biner mais cela ne règle pas le problème comme le binage intervient entre les rangs, or c’est sur le rang qu’il faudrait décrouter à ce stade.

Le sol très sableux et nu a formé une croûte de battance avec les arrosages et la pluie. Au printemps le panais a tout de même levé mais en été ce semis aurait été plus compromis

La terre sèche beaucoup plus rapidement qu’en demi-saison, les graines peuvent ne pas recevoir suffisamment d’humidité pour que la germination intervienne. A l’inverse si le germe commence à pointer et qu’ensuite le manque d’eau est trop conséquent la jeune plantule meure. Or nous sommes au stade le plus critique pour la survie de la plante.

La température de la terre peut être tellement élevée que les semences refuseront de germer à ces températures. C’est par exemple le cas de la laitue.

Ces difficultés sont d’autant plus marquées avec les petites graines qui mettent naturellement du temps à germer. Par exemple le persil et la carotte.

Solutions pour plus de réussite

Ombrer les semis

Lorsque le soleil tape fort la température de la terre est brûlante même lorsqu’elle a été largement arrosée. Ombrer la terre va permettre de limiter considérablement cette forte température.

Tunnel avec voile d’ombrage

Il suffit d’utiliser les mêmes arceaux que pour monter un tunnel nantais, sauf que l’on dispose un voile d’ombrage à la place de la bâche de culture. Voir également cet article pour utiliser du bambou en guise de support au voile d’ombrage.

Voile d’ombrage fixé sur des arceaux

Cageots et planches

Solution simple et économique, il suffit de récupérer des cageots et de les retourner pour ombrer le sol. L’inconvénient est qu’il faut tous les retirer avant d’arroser car même s’ils sont ajourés l’arrosage ne sera pas homogène si on arrose par dessus. De longues planches surélevées avec des pierres sont alors plus pratiques à retirer avant d’arroser.

Pailler

Pailler est une autre façon d’ombrer la terre avec l’avantage en plus de briser les gouttes et permettre à l’eau (arrosage ou pluie) de s’infiltrer plus doucement à la terre et ainsi limiter la croûte de battance. Seul point critique, l’épaisseur du paillis ne doit pas être trop importante pour permettre aux graines de lever, surtout quand elles sont petites.

Fauche d’engrais verts, foin, paille etc…

Toute matière organique suffisamment aérée peut convenir. Dans le cas du foin et de la paille placer une couche assez fine d’environ 1 à 2 cm. Dans le cas des engrais verts je conseille simplement de couper les plantes assez bas et surtout de ne pas les couper finement pour conserver un léger espace entre la terre et le paillis. En effet les rameaux sont plus ou moins arqués et permettent, par endroits, de ne pas être totalement à même le sol. Ma préférence va vers la luzerne car ses feuilles sont petites, je la cultive en plante perenne et la fauche plusieurs fois dans l’année.

Selon la grosseur des graines placer une épaisseur plus ou moins importante de paillis. Ici, de la luzerne, une ressource précieuse dans mon potager.

Toile de jute

Une autre astuce est de couvrir les semis d’une toile de jute que l’on va maintenir humide, celle-ci est moins desséchante que la terre et sa température monte un peu moins également. Seule précaution c’est de vérifier régulièrement où en est la germination et de retirer la toile dès que les graines commencent à pointer.

Disposer judicieusement les cultures

Même si le soleil de midi ne laisse pas beaucoup d’ombre dans le jardin on peut semer en pépinière sous des arbres fruitiers par exemple. Si le potager n’est pas en jardin-forêt on sèmera à l’ombre des légumes déjà bien développés (tomates etc…)

Imbiber les graines avant de semer

Voici une excellente technique pour gagner du temps et diminuer les arrosages ! Elle demande juste d’anticiper le semis et peut être combiné avec les techniques d’ombrage et de paillage.

La veille du semis ou quelques heures avant dans le cas de certaines espèces qui lèvent rapidement comme les Brassicacées, mettre les graines à imbiber dans de l’eau, de pluie de préférence. Les égoutter à la passoire fine puis passer au jardin. Il n’y a plus qu’à semer, ce qui est tout aussi simple quand les semences sont relativement grosses (épinard, pois etc..) mais incroyablement fastidieux quand elles sont petites comme chez la carotte. En effet, avec l’humidité les petites semences s’agglomèrent entre-elles et je ne vous recommande pas de tenter de les séparer et semer à la main à ce moment là, au risque de passer des heures sur votre rang de carottes !

Semences de pois ayant bien gonflées et prêtes à semer

Je vous propose deux solutions pour ces petites graines, la première est de remettre les graines à sécher quelques heures sur une surface plane comme sur une assiette, à l’ombre ! Bien les étaler avec le dos d’une cuillère par exemple pour éviter qu’elles ne se collent entre-elles. Ne vous inquiétez pas outre mesure, la pré-germination aura bien été activée. Seconde option, les mettre dans un récipient et les mélanger à de l’argile pour qu’elles se séparent les unes des autres. Il faut prendre le coup de main mais ça se fait et les semences sont bien plus visibles au moment de semer.

Respecter les températures de germination

Inutile de chercher à semer des laitues en pleine terre quand il fait trop chaud, la température maximale de germination risque d’être dépassée. Le radis va bien germer mais il va chercher à fleurir au détriment de sa racine croquante.
Retrouver dans ce tableau les températures minimales et maximales de germination.

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